1972 : Cadre et
militant duvaliériste, il est nommé ministre de l’intérieur et de la défense
nationale sous le gouvernement du Président Jean-Claude Duvalier.
1983 : Tenu à distance par le régime de
Jean-Claude Duvalier en raison de ses ambitions politiques démesurées, il est nommé
Consul Général au Canada. Le Docteur Lafontant avait de sérieux désaccords avec
le Président Jean-Claude Duvalier quant à l’orientation idéologique de son
régime depuis que ce dernier a épousé Michèle Bennett, une mulâtresse de la
bourgeoisie haïtienne. La révolution duvaliériste des masses, d’après la
lecture politique du Docteur Lafontant, s’est transformée en un Jean-Claudisme
jouisseur et élitiste.
1986 :
S’installa en République Dominicaine suite à la chute du régime
dictatorial et à la mouvance populaire anti-Duvalier et anti-macoute en Haïti.
Là, il regroupa les duvaliéristes frustrés et maintint des contacts avec les militaires
proches dans l’objectif de reprendrerapidement le pouvoir.
7 juillet 1990 : Il retourne en Haïti, supporté par Serge Beaulieu et Radio liberté, la
station qui tenait à camper les vertus sociales du régime déchu des Duvalier
face à la mouvance politique anti-macoute. Sans perdre de temps, le Docteur
Lafontant s’autoproclama comme le leader
des duvaliéristes aux élections à venir de fin 1990 et organisa le
congrès de Vertallis à Bon Repos ; ce qui connut un succès médiatique. Il
déclencha une épreuve de force pour contrecarrer l’article 291 de la Constitution
haïtienne de 1987 qui écarta tous les anciens duvaliéristes du pouvoir politique
sur une période de 10 ans. En fin de compte, la candidature du Docteur
Lafontant fut rejetée par le Conseil Electoral Provisoire (CEP). Cette décision
fit monter la tension dans le camp des duvaliéristes qui ont dirigé Haïti au
cours des 29 dernières années. Pour eux, pas question de laisser le pouvoir aux
communistes anti-duvaliéristes.
6-7 janvier 1991 : Tentative de coup d’état contre le Président provisoire Ertha
Pascal-Trouillot, ceci avant même l’installation du nouveau Président élu Jean
Bertrand Aristide. Alors que Lafontant brandit que la passation du pouvoir (le
pouvoir) a eu le support de l’armée, le Général Hérard Abraham ainsi que les
membres du Haut Commandement de l’armée condamnèrent le coup d’état en le
traitant de « acte terroriste » et en invitant la population à
garder son calme. La communauté internationale ainsi que l’OEA condamnèrent le
putch et supportèrent le gouvernement provisoire d’Ertha Pascal-Trouillot. Au
procès, des témoins ont déclaré que le Docteur Lafontant et ses hommes ont
utilisé l’armée pour kidnapper le Président provisoire Ertha
Pascal-Trouillot, l’emmener au Palais National et l’obliger à lire sa démission
sur la télévision nationale d’Haïti. Le même soir, des duvaliéristes, anciens
miliciens et soldats de l’armée ont déclenché une opération de terreur dans les
quartiers populaires. Ce qui s’est soldé par 75 morts et plus de 150 blessés,
selon la presse. L’armée contesta le coup et procéda à l’arrestation du Docteur
Lafontant ainsi qu’une dizaine de complices dont des soldats et
miliciens-macoutes. Tous ont été conduits au Pénitencier National.
31 juillet 1991 : Condamné à perpétuité par la justice haïtienne pour sa tentative de putch.
En effet, après un procès d’environ 21 heures, le Docteur Lafontant fut
condamné à perpétuité alors que 21 de ses complices furent condamnés à des
peines de 10 ans et plus. Il faut noter que le Docteur Lafontant n’a pas cessé
de dénoncer le tribunal en le récusant
et en traitant la justice de « travestie de justice » alors que
d’autres avocats ont du décliner l’offre de défendre le Docteur Lafontant et
consorts par peur de représailles des supporters du Président Aristide. Madame Ertha Pascal-Trouillot n’a pas été
citée pour témoigner au procès. Il faut
aussi noter qu’elle a été arrêtée puis relâchée pour suspicion de complicité à
la tentative de coup d’état du Docteur Lafontant le jour même de l’installation
du Président Aristide , mais les charges ont été enlevées après qu’elle eut
déclaré qu’elle a été contraint par les putchistes de renoncer à sa fonction.
30 septembre 1991 : Deux mois après avoir été condamné, le Docteur Roger Lafontant est assassiné en prison le jour même du coup d’état militaire contre le Président Jean Bertrand Aristide.
04/08/2014
No comments:
Post a Comment